Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/05/2009

Connectez vous à la grande conversation du web !

esic0043.jpgLogo blogSpirit.pngInterview Philippe PINAULT (blogSpirit)

 

 

 

 

 

 

 

Interview réalisée par David Bourgeois, Réflexions et Stratégies

 

 

 

R&S – Le parcours de Philippe Pinault

 

Philippe est un serial entrepreneur. Ce trentenaire pressé et décidé fourmille d’idées. Ce qui lui manque le plus ? Du temps pour les développer toutes !

 

Philippe crée sa première société en 1999, alors qu’il est encore étudiant en seconde année aux Mines d’Alès. Malheureusement, le marché encore balbutiant du commerce en ligne, la visibilité réduite et les coûts importants conduiront cette première aventure BtoC[1] à l’échec.

 

Qu’importe ! Philippe, en bon entrepreneur, ne se résigne pas. Entré en Master entrepreneur à l’école HEC, il crée en 2001 sa seconde société, Mandarina. A la conquête cette fois du marché BtoB[2], il se spécialise dans la vente de logiciels de commerce électronique (boutiques en ligne) et le développement d’outils de gestion de back-office sur mesure dans des domaines aussi divers que les Ressources Humaines (gestion de CV) ou encore la GED[3]. Il mène en parallèle une évangélisation du Web dans les écoles de commerces françaises.

 

En 2004, il effectue un benchmark international de ce qui émerge. 3 services retiennent son attention : les réseaux sociaux, les blogs et le partage de vidéos. Il décide de reprendre HautetFort et crée en octobre 2004, avec son associé Olivier Ricard, la plateforme de blogs en marque blanche blogSpirit.

 

Fort de son back-office de gestion de la plateforme conçu sur mesure pour les community managers[4], blogSpirit a convaincu une soixantaine de clients.

 

 

R&S – Quel est le modèle économique de blogSpirit ?

 

Nous avons démarré blogSpirit avec un capital de 16 000 € en 2004. Bénéficiaire depuis sa création, la société est autofinancée.

Aujourd’hui, blogSpirit réalise près de 2 millions d’€uros de chiffre d’affaires, grâce à la vente des licences, sous forme d’abonnement en mode SaaS[5], et des services d’intégration clés-en-mains.

 

 

 R&S – Peux-tu nous décrire ta vision de l’Internet ?

 

En 1999 The ClueTrain Manifesto[6] décrivait déjà le Web comme une immense conversation. Il aura toutefois fallu 10 ans pour en arriver là ! Souvenez-vous des premiers sites Internet. L’interactivité était assez limitée… Pour en arriver à la prédiction des auteurs de la référence du Web, nous sommes passés en 10 ans par 4 étapes de maturation.

 

1- Entre 1999 et 2003, c’est l’ignorance. Personne ne croit en cette thèse.

2- En, 2004, le NON fait place à la curiosité. Les premiers blogs apparaissent répondant à un enjeu sociétal pour l’internaute qui a besoin d’exister et de maintenir le contact avec son réseau. Ce nouveau mode de communication prend comme un feu de paille. Les ados se l’approprient pour faire de leur journal intime leur vitrine sur la toile. Skyblog surfe sur la vague et devient très populaire auprès de cette tranche de population.

3- En 2006, l’intérêt gagne. On ne peut plus ignorer ce qu’on dit de nous sur Internet. Cette mode des blogs transformée en véritable lame de fond mérite qu’on s’y intéresse. Tout le monde veut comprendre. De grandes études sont confiées aux agences de communication et de publicité. L’e-réputation[7] est née ! Les marques veulent savoir ce qui se dit sur elles, qui parle, elles veulent tracer toutes les conversations, positives et négatives.

4- 2009 est l’année de l’action. L’accélération des changements de mentalité se fait sentir depuis le début de cette année. Tout le monde veut se connecter à la grande conversation du Web.

 

Cette accélération récente appelle 2 stratégies. Vous pouvez décider d’aller là où sont les communautés, c’est-à-dire sur les plateformes de réseaux sociaux. Et mener une campagne de Relations Publiques en ligne, faire du buzz-marketing[8]… Seul hic : le Web est un véritable chaos, totalement déstructuré. Si vous souhaitez repérer les 10 bloggeurs qui comptent pour votre marque, je vous conseille de les attirer chez vous et de vous impliquer. Choisissez une plateforme que vous animez, donnez des outils à vos ambassadeurs pour qu’ils vous représentent, qu’ils parlent de votre marque. Offrez aux internautes la possibilité de noter les billets publiés. Préférez enfin une plateforme disposant d’un back-office solide vous offrant maîtrise, compréhension et animation.

 

 

R&S – Que sera le Web dans 10 ans ?

 

En 2015, l’actuelle génération Y[9] arrivera aux responsabilités. Une génération sensible à ces sujets, qui a grandi avec les réseaux sociaux Facebook et autres twitter[10] ou seesmic[11]. Une génération qui fera du Web une immense conversation globale !

 

 

 

 

 

 



[1] BtoC = Business to Customer, activité à destination des particuliers

[2] BtoB = Business to Business, activité à destination des professionnels

[3] GED = Gestion Electronique de Documents

[4] community manager = gestionnaire de communauté

[5] Le Software as a Service (SaaS) est une technologie consistant à fournir des services ou des logiciels informatiques par le biais du Web et non plus dans le cadre d'une application de bureau ou client-serveur. Ce concept, apparu au début des années 2000, prend la suite de celui d'application service provider (ASP).

[6] Manifeste regroupant 95 thèses, écrit par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger

[7] E-réputation = réputation en ligne, sur Internet

[8] Buzz-marketing : Le buzz (anglicisme de bourdonnement) est une technique marketing consistant, comme son nom l'indique, à faire du bruit autour d'un nouveau produit ou d'une offre. Proche du marketing viral, il en diffère par la maîtrise du contenu (message publicitaire).

[9] Les anglo-saxons l’appellent Youth Generation, c’est-à-dire les jeunes actifs de moins de 30 ans

[10] Service de réseau social et de microblogging

[11] Service de blogs vidéos lancé par Loïc Le Meur en 2007