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15/05/2009

Web 2.0, Génération Y et Entreprise 2.0 : une révolution des usages

 

Interview de Frédéric Cavazza, consultant et auteur de http://fredcavazza.net et http://entreprise20.fr

Par Michel Reignier, Réflexions & Stratégies.

  

R&S : Frédéric, en quelques mots pourriez-vous nous préciser votre parcours ?

FC : J’exerce depuis 12 ans de manière professionnelle dans le monde de l’internet que ça soit au travers d’agences ou maintenant en tant que consultant indépendant auprès d’entreprises. Mon background est plutôt fonctionnel et marketing que technique, je m’intéresse avant tout aux usages qu’on peut faire d’Internet et moins à la technologie en tant que telle.

 

R&S : Frédéric pourriez-vous nous dire en quoi se caractérise le web 2.0 et qu’est ce qu’il a apporté ?

FC : Tout d’abord je suis contre l’idée d’opposer le web et le web 2.0. Pour moi Il ne s’agit que d’une continuité du développement et de la croissance de l’Internet. Pour ma part, il y a plus de 10 ans que je partage de l’information avec une communauté de gens sur Internet. A l’époque, il s’agissait de SixDegrees, un outil qui a précédé les LinkedIn et Facebook de 1997 à 2001. Il a été vendu par son fondateur en 2000 avec ses plus de 1 million d’utilisateurs pour 125 millions de dollars et a disparu avec les affres de la bulle Internet. Les outils étaient peut-être différents mais l’usage était le même : développer son réseau, échanger, lire et partager facilement de l’information en utilisant un simple navigateur Internet.

 

R&S : Je suis d’accord avec vous. Encore un peu plus tôt, quand j’étais étudiant à l’école, nous utilisions en effet déjà le réseau universitaire pour échanger de l’information et partager avec une communauté de gens, avec des techniques qui paraissent maintenant rudimentaires. Mais peut-être peut-on parler d’une accélération récente grâce à l’émergence de nouveaux outils ?

FC : En effet, on peut parler d’une accélération avec le développement d’outils comme les blogs ou Facebook qui ont rapidement su toucher un large public grâce à leur simplicité d’utilisation, qui ont fait passer la publication de contenu sur Internet des mains des experts aux mains du grand public. Ils ont également mis l’accent sur le développement de fonctions communautaires. Ce phénomène a été largement amplifié lorsque les médias grand public se sont intéressés au sujet et ont relayé la notion de web 2.0.

 

R&S : Comment voyez-vous cette évolution ?

FC : l’évolution est avant tout dans les attentes. Si un jeune dit de la génération Y achète aujourd’hui un ordinateur, il va vouloir faire du blog, de la messagerie instantanée avec ses amis, échanger des photos et des vidéos. Autant de choses qu’on n’attendait pas il n’y a pas si longtemps de l’usage qu’on pouvait faire d’un ordinateur en général et de l’Internet en particulier.

 

R&S : Qu’est-ce que les entreprises peuvent tirer comme enseignement de ces nouveaux comportements, en particulier dans la mise en place d’outils collaboratifs pour ces nouveaux ou futurs employés ?

FC : Il faut je crois comprendre que ces jeunes de la génération Y n’ont pas la culture de la « grande informatique », de l’ordinateur et de la technique sous jacente. Par contre, ils compensent énormément par la pratique. Regardez, la plate forme mySpace par exemple, ce n’est pas très ergonomique ni facile à utiliser, et pourtant, les utilisateurs de la plate-forme ont appris à compenser ces défauts pour en faire le meilleur usage.

En revanche, même si certains maîtrisent ces outils et ces pratiques, ils ne sont malheureusement pas directement transposables dans le monde de l’entreprise.

 

Aujourd’hui dans une entreprise, la résistance au changement n’est pas forcément là où on l’attend. Il n’y a pas - comme on pourrait le penser - une différenciation marquée des comportements en fonction de l’âge. En effet, les salariés les plus anciens ont pour la plupart connu l’arrivée de l’ordinateur. Ils ont vécu les difficultés générées par l’arrivée de ces nouveaux outils dans l’entreprise et dans les faits. Force est de constater qu’ils sont plutôt ouverts à leur utilisation.

Cette résistance au changement se ressent moins au niveau des utilisateurs qu’au niveau des DSI. Essentiellement parce que la gestion d’un système d’information d’entreprise est lourde et coûteuse. Et l’attitude qui prime aujourd’hui est plutôt celle qui consiste à dire, j’ai une messagerie et un système de fichiers partagés qui fonctionnent, pourquoi en changer ?

 

Il faut également tenir compte des organisations et des comportements dans l’entreprise qui ne sont pas homogènes. Par exemple l’usage des outils collaboratifs n’est pas du tout le même si on s’adresse aux commerciaux ou si on demande l’avis du service juridique.

L’idée L’enjeu est donc de développer et reconnaître la capacité à trouver et utiliser l’information plutôt que la possession de l’information en tant que telle, mais cela revient à faire évoluer la culture, ce qui est bien plus complexe finalement que faire évoluer le système d’information vers des outils collaboratifs ou web 2.0.

 

Autrement dit, l’entreprise 2.0 ne se résume pas à un inventaire d’outils web 2.0. Il faut également envisager sérieusement, le changement culturel et organisationnel qui va avec. Entreprise 2.0 = Collaborateurs 2.0 = RH 2.0

 

Pour en savoir plus, lisez le blog de Frédéric sur l’entreprise 2.0 :

http://www.entreprise20.fr/

Interviewer : Michel REIGNIER

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